Le dimanche, là où les bêtes sauvages meurent
8 May 2019

Nantes et sa région, 2010 – 2022

“Le dimanche, là où les bêtes sauvages meurent” évoque le besoin momentané et récurrent que l’on a de se réfugier, se mettre à l’abri des doutes et du chaos. Seul ou à plusieurs, on évoluerait dans un espace apaisé, rassurant. Cette faculté instinctive à se rassembler autour d’identités et de croyances communes, peu importe qu’elles soient réelles ou fictives, irriguerait la vallée de cette harmonie tant convoitée. Nulle dépendance des uns aux autres, pas ou peu de besoins singuliers ou de spécificités, le miracle opère. Mais la construction mentale, modelée à sa propre convenance ne tiendrait pas longtemps dans ce paradis sauvage. Les dogmes pourtant posés dès l’origine ou adoptés de façon graduelle puis partagés nous enfermeraient à coups sûrs. De l’ancien monde où nous nous sentions traqués, nous voilà maintenant figés. La sérénité tant louée des débuts est désormais tellement contenue et étouffée qu’elle sera d’ici peu nécrosée. A la merci du premier venu venant de l’extérieur, de sa bonté intéressée ou de sa cruauté salvatrice, l’estropié n’est pas dupe. Il n’espère pas se sortir de là indemne. Il sait que ses souffrances seront au mieux apaisées. Elles ne seront sûrement pas abrogées. Il est encore trop tôt et Il ne sait quoi penser. Une chose est sûre : l’écriture de l’épilogue a déjà commencé. Benoit Arridiaux.